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Une américaine à Paris

Le témoignage d’Anaïs, une jeune américaine de 15 ans qui passe son année de seconde à Paris.

Dans le contexte sanitaire et la suspension des échanges présentiels cette année, l’École alsacienne est restée ouverte sur le monde, en accueillant Anaïs, une jeune américaine de 15 ans qui passe son année de seconde à Paris. Elle suit une scolarité normale à l’École, avec des cours de français langue étrangère en plus. Elle a voulu partager avec nous le fruit de son expérience et nous montre dans cet article ce qui est si particulièrement différent entre l’enseignement en France et aux Etats-unis.

Le Service de l’ouverture internationale

Je m’appelle Anaïs et je suis une élève étrangère à l’École alsacienne. Cette année j’accompagne mes parents qui sont professeurs d’université et sont invités à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales ici à Paris. Je suis née aux États-Unis ; ma mère est canadienne et mon père est américain, je suis donc citoyenne de ces deux pays et je suis bilingue en français comme en anglais. Jusqu’au printemps dernier, j’étudiais dans un lycée américain, typique, du Michigan. Le passage d’un grand “high school” public américain à un petit lycée privé français a été une expérience assez intense ; je souhaiterais partager avec vous mes impressions sur les différences que j’ai remarquées entre les deux écoles, leurs logiques d’apprentissages respectives ; et revenir sur mon expérience personnelle. 

Hormis les différences évidentes entre l’école française et américaine, l’École alsacienne et mon ancien lycée, Pioneer High School, sont très différents en termes de taille et de structure. Contrairement à l’École alsacienne, Pioneer n’accueille que des lycéens, de la  troisième à la terminale. Pourtant, Pioneer compte environ 2200 élèves contre les 1800 élèves de l’École alsacienne, de la maternelle à la terminale. Du fait de la taille de l’école, il est rare d’avoir les mêmes professeurs d’une année sur l’autre, et on retrouve rarement les mêmes élèves d’un cours à l’autre.

Comme ailleurs en France, à l’École alsacienne les cours correspondent à son âge (troisième, seconde, première, etc.). En revanche, aux États-Unis, et donc à Pioneer, les cours sont organisés selon le niveau de chaque élève. Avec l’accord des enseignants, les élèves peuvent choisir leur matière et le niveau dans celle-ci. Par exemple, en quatrième, j’ai choisi le cours “Algebra Accelerated,” une version du cours de maths avancée. Plus tard, j’ai choisi de continuer avec “Geometry Accelerated” en troisième alors que d’autres élèves du même niveau suivaient un cours d’algèbre pour la première fois, ou un cours de géométrie moins avancé. 

Ces premières différences, qui peuvent paraître superficielles, reflètent des différences profondes dans les logiques d’apprentissage. Les élèves américains ont le choix entre plusieurs cours spécialisés, au sein d’une même matière. En France un cours de maths comprend toujours à la fois des chapitres d’algèbre et de géométrie, alors qu’aux États-Unis les élèves peuvent consacrer une année soit à l’un, soit à l’autre. Le lycée américain privilégie la spécialisation dans quelques matières tandis que le lycée français favorise plutôt un système d’apprentissage plus global, où chaque aspect d’une matière ou d’un domaine (scientifique, littéraire etc.) est exploré.

En arrivant à l’École alsacienne, j’ai été immédiatement frappée par les relations entre professeurs et élèves. Dès le premier cours, voir les élèves se lever à l’entrée du professeur m’a surprise. Ce type d’exigence de la part des professeurs me donne l’impression de relations plus codifiées que celles que j’entretiens avec mes professeurs américains. En même temps, je remarque que le fait d’être dans une plus petite école permet aux professeurs et aux élèves de tisser des relations plus proches et de se connaître au fil du temps.

Même si je parle français, l’anglais a toujours été ma seule langue d’apprentissage. C’est un des plus grands changements auxquels j’ai été confrontée en arrivant à l’École alsacienne. Contrairement aux difficultés spécifiques à certaines matières, comme mon inexpérience en physique-chimie (absente du cursus américain jusqu’à la classe de seconde), la barrière linguistique est présente dans toutes les matières. J’avais très peu écrit en français avant d’arriver en France. C’est sûrement ce qui a été, et qui continue d’être, le plus difficile pour moi. Suivre un cours ou rédiger un exercice me demande toujours un effort supplémentaire. Malgré cela, je remarque déjà une amélioration dans ma façon d’écrire et dans ma compréhension du français.

Même si je ne suis ici que depuis deux mois, je me rends compte que cette année en France est une expérience unique qui m’apprend énormément à plusieurs niveaux.

L’École alsacienne – les professeurs, le personnel administratif et les élèves – s’est montrée très accueillante depuis mon arrivée, et a fait en sorte que je m’y sente chez moi.

Anaïs Z.

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