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Alsasup, un programme vers le supérieur

Une réunion aura lieu début juin pour présenter de façon plus détaillée le programme

par François Colodiet, responsable pédagogique de la formation


AlsaSup est né il y a 6 ans du souhait du président du conseil d’administration, M. Alain Grangé Cabane et du directeur, Pierre de Panafieu de répondre à un besoin que nous avions identifié chez de nombreux élèves qui se préparaient à présenter le concours de Sciences Po Paris. 
Certains de nos élèves suivaient une formation dans des préparations privées et additionnaient ainsi des heures le samedi, en plus des cours du lycée. L’idée était de leur permettre de suivre une préparation internalisée à l’Ecole alsacienne pendant le temps des vacances afin de prendre mieux en compte leur rythme de travail puisque nous connaissions et suivions ces élèves. 
Il s’agissait aussi d’inventer une autre forme de préparation qui ne reposait pas sur les cours magistraux et les colles seules mais, conformément à la tradition de l’Ecole alsacienne, sur le travail en équipe, la capacité à construire une réflexion autonome, à articuler des formes variées de la culture et à prendre la parole. En un mot, refuser le bachotage car nous sommes convaincus que face à un sujet inattendu ou une question déstabilisante lors d’un oral ce n’est pas la seule accumulation des connaissances qui fait la différence mais la capacité à réfléchir.
C’est ainsi qu’un programme en ateliers est né, incluant outre l’histoire, l’économie, l’anglais, et les mathématiques, des heures de débat, d’histoire du cinéma, de visites de musées autour de problématiques croisées ; des heures de méthodologie et de sport aussi ; tout ceci dans le cadre de l’Ecole, vide et calme pendant les premières semaines de chaque  vacance scolaire et à la fin août. Ce programme porte sur deux classes : la première et la terminale.
Ce modèle a porté ses fruits lorsque Sciences Po proposait encore le concours dont le taux de sélectivité est élevé à un âge très jeune (environ 15% des candidats sont admis). AlsaSup a ainsi pu obtenir des résultats oscillants entre à 25% de réussite la première année jusqu’à 60% la 3e année. Surtout, les élèves qui ont suivi ces 8 semaines de formation nous disent qu’ils ont aimé s’initier au monde des idées dans cet esprit fait de liberté, de curiosité et d’échanges intellectuels propices à la construction de la pensée.  
Depuis l’année dernière, Sciences Po a abandonné la sélection par le concours écrit, nous forçant à repenser AlsaSup et à réfléchir aux besoins des élèves. Préparer à un concours pour des professeurs qui en ont passé et ont l’habitude des plans, des programmes à boucler et des oraux est relativement aisé … Le défi d’un nouveau mode de recrutement sur dossier nous a obligé à nous demander quels programmes mettre en œuvre qui ne soient pas le clonage de ceux du lycée.  Et surtout à qui s’adresser et pour quels projets ?
A la même époque est arrivée la réforme du bac dont la logique est de faire désormais reposer l’obtention du diplôme en grande partie sur le contrôle continu, mais aussi de remettre en cause les 3 grandes filières générales traditionnelles.  Il fallait donc prendre en compte ces deux mutations fondamentales qui conduisent à valoriser l’effort sur le long terme à travers le dossier scolaire du cycle terminal, plus que la performance finale. 
De cette réflexion est né un nouvel AlsaSup qui reste tourné vers la préparation de Sciences po Paris et de ses campus délocalisés mais aussi vers d’autres formations en sciences humaines. Nous avons donc poursuivi l’aventure d’AlsaSup en l’envisageant comme une formation propédeutique au supérieur pour des élèves qui se destinaient aux sciences humaines mais aussi pour des élèves qui savaient qu’ils allaient postuler vers des cursus scientifiques mais regrettaient de ne pas acquérir une culture générale humaniste plus approfondie.
L’autre préoccupation a été d’inventer une formation qui se distingue des cours du lycée ; pour cette raison, nous avons introduit un module d’histoire des sciences afin d’approfondir la cohérence des enseignements de mathématiques et de sciences expérimentales ; un intervenant en rhétorique, des jeux de rôle et des séances d’histoire en extérieur à Paris permettent de prendre la parole dans des situations d’exposés ou d’argumentation. 
Quels profils d’élèves sont concernés ? 
Le recrutement des élèves se fait à la fin de la seconde. La décision a lieu donc à un moment où les élèves sont encore très jeunes et surtout très incertains de leur orientation. 
La formation étalée sur deux fois 4 semaines de 35 heures de cours hebdomadaires suppose aussi d’avoir des élèves suffisamment solides pour ne pas avoir besoin des 15 jours de récupération à la toussaint, en février et au printemps. Il faut en effet prendre en compte cet aspect pratique : les élèves ont du travail scolaire pendant ces vacances et certains doivent y consacrer davantage de temps.
La solidité du dossier de seconde est aussi étudiée par l’équipe d’AlsaSup . En effet,  Sciences po regarde attentivement le dossier scolaire et des résultats trop fragiles obèrent la possibilité de l’admissibilité aux épreuves orales d’admission. 
SI la valeur du dossier est prise en compte, elle ne suffit pas; Le choix de suivre AlsaSup suppose de la curiosité et de la motivation; tous les adolescents n’avancent pas au même rythme et on sait que les performances académiques à 16 et 17 ans ne présument pas de ce que le futur adulte sera. Par contre, il est évident qu’il y a des différences de maturité ; des ambitions, des projets qui se dessinent plus ou moins précocement. AlsaSup est conçu pour accompagner un effort qui est amorcé, pour renforcer une culture dont l’élève est demandeur ; en aucun cas l’inscription d’un élève ne peut dépendre que de la seule volonté de ses parents. La curiosité, la volonté d’aller plus loin pour préparer son dossier scolaire sont déterminants 
En effet, suivre ce programme représente un engagement long, surtout à l’échelle d’un adolescent !  C’est un engagement pour 8 semaines échelonnées sur deux années et les abandons pour convenance personnelle ne sont pas acceptés. C’est un engagement financier important pour les familles et c’est engagement aussi  pour l’équipe des intervenants (des agrégés, une historienne d’art, un philosophe auteur et formateur en entreprise, un spécialiste de l’histoire des sciences) ; c’est une équipe stable en majeure partie composée des enseignants qui ont été à l’origine du projet il y a 6 ans.
Ce n’est donc pas un choix qui se fait à la légère, porté par le seul enthousiasme du moment !
Une réunion aura lieu début juin pour présenter de façon plus détaillée le programme et répondre aux questions des familles. Dès maintenant les élèves peuvent interroger le directeur, Pierre de Panafieu, intervenant à AlsaSup,  Madame Khalida Hubert, adjointe des secondes et responsable administrative d’AlsaSup ou François Colodiet, professeur d’histoire-géographie et responsable pédagogique de la formation. 

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