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Trente minutes de sport quotidiennes au primaire

👟 Depuis la rentrée de septembre 2022, tous les élèves doivent réaliser 30 minutes d’activité physique par jour.

À la rentrée, en septembre dernier, 50 % des écoles primaires françaises ont été mobilisées et ont dû s’adapter. Comment ces établissements ont-ils mis en œuvre cette annonce ? Comment s’organisent ces moments d’exercice ? Et surtout, comment ces séances se déroulent-elles à l’École ? Nous avons essayé d’y voir plus clair.

Pour commencer, il est important de comprendre que ces séances ne sont pas des cours d’EPS (Education Physique et Sportive) mais bien des courtes sessions d’activité physique. Le terme « d’activité physique » est assez vague, justement pour que la manière dont elles sont mises en place puisse se faire à la discrétion des établissements et des instituteurs. Ainsi, ces demi-heures d’exercice quotidiennes doivent être adaptées à l’environnement : les espaces disponibles au sein de l’école (comme les cours de récréations ou les gymnases) sont à préférer, mais les professeurs peuvent également décider de travailler main dans la main avec des clubs sportifs régionaux par exemple. Les élèves ne sont pas tenus de porter une tenue sportive, et l’activité physique peut tout simplement consister à monter et à descendre les escaliers. Bref, les écoles sont très libres dans leur approche. 

Le but de la mesure, organisée par l’Éducation nationale en partenariat avec Paris 2024, est vraiment de pousser les élèves à faire une activité régulière.

Pratiquer une activité physique quotidienne contribue au bien-être et à la santé, conditions fondamentales pour bien apprendre.

Site d’Eduscol


À l’École, la mise en œuvre de la mesure est progressive ; la circulaire officielle de l’Éducation nationale a en effet été publiée au plein milieu des vacances d’été, comme nous l’explique Gauthier Lechevalier, directeur de l’école primaire. L’équipe enseignante a donc dû improviser à la rentrée.

Adeline Domenech est institutrice en classe de 7e2 (CM2). À la rentrée, lorsqu’on lui a annoncé la réforme, elle a cherché sur internet : le Ministère et le rectorat proposent en effet des suggestions d’activités et d’exercices sur leurs plateformes internet. Adeline explique que ces idées étaient plutôt intéressantes, mais qu’elles nécessitaient pour la plupart d’avoir accès à une cour de récréation ou à un grand espace en permanence – ce qui n’est pas le cas des classes de 7e de l’École, qui doivent partager le cours de tennis avec d’autres niveaux de classe. 

Adeline a donc réfléchi à d’autres idées, et a trouvé quatre activités, qui correspondent à quatre exercices sportifs – squats, jumping jack… -. À chacune de ces quatre activités est associée une couleur de jeu de cartes (trèfle, carreau, pique et cœur). À chaque session (deux à trois fois par journée), un élève doit tirer une carte au sort dans un paquet de 54 cartes. La classe doit faire l’exercice associé à la couleur de la carte tirée. Bien entendu, l’exercice ne dure pas trente minutes, mais les tirages au sort ont lieu plusieurs fois dans la journée : au bout du compte, les élèves sont bien fatigués ! Finalement, lorsque les élèves en ont assez de ces quatre activités, elles sont renouvelées. Une solution assez innovante… Mais aussi très bruyante. La professeure nous raconte également que son petit rituel quotidien a dû cesser pour le moment afin d’éviter de gêner les classes voisines.

En 8e3 (CM1), Véronique Bats nous explique quant à elle que ses élèves font déjà deux heures et demie de sport par semaine en moyenne : une heure d’éducation physique chaque semaine avec leur professeur de sport, Joris Julliard, et trois heures de plein air – c’est-à-dire des activités sportives sur une après-midi à l’extérieur de l’École – toutes les deux semaines. C’est plus que dans beaucoup d’autres écoles primaires : elle a donc décidé de ne pas ajouter d’activité physique à son emploi du temps.

Joris Julliard, professeur d’E.P.S. en charge des classes de 9e, 8e et 7e, précise la politique de l’École sur la question : les jours où il a en charge les élèves d’une classe (c’est-à-dire une à deux fois par semaine), les 30 minutes sont comprises dans son cours. Les autres jours, c’est à l’institutrice de s’en charger.

D’autres maîtresses nous confirment que si elles ont bien été mises au courant de la mesure en début d’année, elles ne mettent pas en œuvre quotidiennement les trente minutes à cause d’un emploi du temps et d’un programme très chargé – certaines organisent toutefois des récréations plus longues lorsque la météo le permet.

Plusieurs idées ont été évoquées pour améliorer encore ces trente minutes. Les équipes de professeurs ont par exemple pensé à amener quotidiennement les élèves au jardin du Luxembourg lorsque les beaux jours arriveront, et l’équipe pédagogique poursuit ses réflexions pour trouver de nouveaux moyens de pratiquer cette activité quotidienne. Cette mesure, jugée anecdotique pour certains, nécessaire pour d’autres, devrait être généralisée à l’échelle nationale pour la rentrée scolaire de 2024.

Alexandre Barbaron

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